des daurades pour un kibou en bonne santé
ça y'est les gars, je suis revenue.
Dis donc, y'en a qui se plaignent dès que je fais un petit séjour au calme dans une clinique (qu'est ce qu'on a rigolé!); va falloir vous y faire, sinon, je vois pas comment vous ferez quand les gendarmes trouveront qui a malencontreusement noyé dans le béton la belle pelleteuse qu'ils s'étaient offerte pour biner leur petit jardin.
Pour une fois, soyons bref, et passons directement à la recette (voilà, c'est ça que mes avocats devraient dire, faudrait qu'un jour les juges s'intéressent à ce qui compte vraiment, et pas seulement aux petits détails: "et combien de petits pingouins?", et "depuis quand vous avez élevé un autel à la mémoire de michel sardou?" et "mais pourquoi?", mais aussi "et dieu dans tout ça?" et "pourquoi mes poissons ont toujours faim?" ou encore "où acheter un moule à gateau dora?". Quelquefois, faut pas croire, les préoccupations des avocats rejoignent celles des surfeurs d'internet...)
Aujourd'hui, on va manger du poisson, et on va faire une sauce pour l'accompagner et pour tremper le riz, parce que chez moi, le riz est jamais cuit correctement, alors il faut de la sauce pour le rendre acceptable. Donc, on va manger des daurades avec leur sauce au lait de coco, parfumée à la citronnelle et au curry vert. Et du riz trop cuit, donc.
Je précise tout de suite que je n'ai pas fait de photo, j'ai oublié. Pis c'était pas beau, le poisson, c'est pas esthétique, je regrette, mais faut bien le dire (ça pue, aussi, mais chez moi ça compte pas, j'ai des copains qui détraquent les douches en les secouant (ou en lavant des animaux bizarres dedans) alors le poisson, à côté, c'est de la rigolade.)
Prenez une petite daurade par personne, ou bien une demie si elles sont belles, videz- les, écaillez- les, lavez les. Pis, non, tiens, mettez les entières, pas lavées (alors qu'elles viennent d'aller patouiller dans la boue dehors, ces vilaines filles- là, mais on pouvait bien les laisser profiter un peu, hein, puisque c'était leur dernier petit plaisir avant LA MORT (imaginez une voix d'outre tombe qui dirait ces derniers mots en gras. Tiens, pis je vais les mettre en rose, ça vous aidera à imaginer ça. Je disais donc: "LA MORT"...). Allez hop, les daurades, avec toutes leurs entrailles, encore pleines des bonbons dont on les a gavées cet après midi inoubliable, et avec leurs écailles de lumière pleines de paillettes (à Disneyland, c'est la seule tenue qu'ils ont acceptée pour qu'elles puissent entrer), tout ça donc, dans un plat à four de la taille adéquate. Ah ben, tiens, non, mettez - les aussi dans un plat trop petit.
Bref, vous vous doutez bien que vous êtes pas obligé de suivre mes conseils destinés à vous gâcher votre dîner, mais je ne serai pas chez vous (croyez bien que je le regrette) (enfin je ne peux pas fliquer TOUS mes lecteurs EN MEME TEMPS via mon programme destructeur et diabolique de piratage à distance de webcam) (enfin vous commencez à comprendre que j'y suis peut être pour quelque chose dans tous ces virus que vous attrapez depuis quelque temps, tous comme ces milliers de spams qui encombrent votre boîte mail, et qui vous proposent des tas de trucs cool comme "perdre 20 kilos en une semaine: le régime miracle: au déjeuner: un radis; au dîner: la queue du radis", ou "comment inonder la cuisine de votre voisin sans qu'il ne vous soupçonne jamais"...) (ah ah ah, à moi le contrôle du MOOOONNNNDE!)
Faites préchauffer le four, je vous dirais bien à environ 150°, mais je ne suis plus très sûre de ça. Peut être que c'était 200°? Bref, comme d'habitude, débrouillez vous. Oui, c'est pas fiable, ça sert à rien, je sais. Et je m'en fous, voilà.
Je vous donne les proportions, sachez que j'avais préparé de la sauce pour 7 copains, il en restait assez pour qu'ils la finissent en trempant du pain dedans (oui c'est dégoûtant, mais je ne contredis jamais des gars qui boivent les bières et qui grignotent les canettes vides à l'apéro). Pendant que le four préchauffe, faites revenir dans une casserole avec de l'huile d'olive un oignon en petits morceaux, et quand il a blondi, ajoutez une tige de citronnelle coupée en tronçons de 5 cm de long environ, et coupés dans la longueur. Puis, deux gousses d'ail écrasées. Ajoutez une ou deux cuillères de pâte de curry vert. Mélangez bien, et quand ça menace de cramer, ajoutez un litre de crème de lait de coco, remuez bien. Dans l'idéal, il me semble qu'il faut préparer cette sauce le plus possible à l'avance, pour que la citronnelle ait bien le temps d'infuser et de diffuser tout son parfum. Mais en fait j'en sais rien, c'était juste pour mettre une belle phrase, pour voir ce que ça fait. Ouh, c'est rigolo, ça me chatouille les oreilles. A moins que ce soit mon eczéma qui me reprend?
Bon, salez les poissons, et poivrez- les pendant que vous y êtes. Versez dessus un filet d'huile d'olive.
Pour être sûr de rater votre riz, mettez le à cuire dès à présent.
Ensuite, quand les poissons sont cuits (quand on passe un couteau le long de l'arête dorsal, la chair se décolle des arêtes facilement), on les sert (et on laisse les copains se débrouiller avec toutes ces arêtes. Profitez du spectacle), on pose la casserole de sauce sur la table, le riz pareil, et on se fait servir (on a fait à manger, les copains servent, et s'ils râlent, on leur dit que c'est comme ça) (ils savent que c'est un mot de code pour dire qu'on a découvert un secret honteux sur leurs petites combines et qu'on a préparé des enveloppes à l'intention de gens qui cherchent encore leurs parasols de collection).
Et voilà, trêve de plaisanterie, voilà un plat qui a ravi tous les amis, petits, grands ou brutes sanguinaires!
A bientôt pour une nouvelle recette dans un mois (meeeuuuh non, on va essayer de faire plus rapide, surtout qu'il y a le lasagne' day le 5 décembre...)
Bises de kibou!